Les tracts ont remplacé les bombes. Samedi, des militants du Front de libération nationale de la Corse (FLNC), toujours cagoulés, souvent armés, ont distribué dans plusieurs sites de l'île un manifeste en huit feuillets. Vingt-cinq ans après la création de leur mouvement clandestin et à soixante-douze heures du débat parlementaire sur l'avenir institutionnel de la Corse, les nationalistes font ainsi monter la pression sur les députés.
«C'est un avertissement pour Paris, témoigne un responsable policier insulaire. Les clandestins démontrent qu'ils peuvent frapper n'importe où, n'importe quand. Et ils rappellent leurs principales revendications.» Dans leur prose, les héritiers du «rebellu» dénoncent la «spéculation immobilière», réclament «la corsisation des emplois», prodiguent des conseils aux victimes de «la répression», portent aux nues «l'engagement militant» et préviennent: «En dehors de la prise en compte du droit fondamental du peuple corse à disposer de lui-même, il n'y a pas de solution au problème corse.» Autrement dit, seule l'indépendance de l'île comblera les clandestins. Comme en écho à ces revendications, quatre organisations nationalistes officielles ont fusionné hier (lire page 4). Leur nouveau parti se nomme Indipendenza. «Indépendance», encore et toujours.
«Statut spécifique». C'est pourtant d'«autonomie» qu'il sera question à l'Assemblée nationale à compter de mardi. Le projet de loi gouvernemental propose un nouveau «statut spécifique» à l'île. Un texte pro