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Libération

La tentation du moins d'Europe.

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Forza Italia a fait de l'hostilité à l'UE un axe majeur de sa campagne.
publié le 15 mai 2001 à 0h52

«Nous serons attentifs, et, s'il le faut, vigilants», a affirmé hier Hubert Védrine, le ministre français des Affaires étrangères, pour résumer la posture des partenaires européens de l'Italie, après la victoire électorale de Silvio Berlusconi. Au sein des Quinze, l'homologue belge de Védrine, Louis Michel, a été le seul chef de la diplomatie à réclamer que l'Union sanctionne Rome si le magnat de Forza Italia arrivait au pouvoir avec un «fasciste» tel qu'Umberto Bossi. Mais l'Italie n'est pas l'Autriche, et Bossi encore moins Haider. La sixième puissance économique du monde, membre fondateur de la CEE, ne court aucun risque d'être mise en quarantaine comme Vienne le fut, de février à septembre 2000, pour cause d'alliance de gouvernement avec l'extrême droite. D'autant que le piètre score de la Ligue du Nord, outre sa descendance idéologique très différente de celle du FPO, a calmé les peurs.

Reste que l'Italie de Berlusconi cessera certainement d'être la bonne élève euroenthousiaste qu'elle était sous le règne de Romano Prodi. Dès dimanche soir, Jörg Haider espérait que «ce résultat influencerait d'une manière positive la politique européenne». Dans le sens, bien sûr, d'un moins d'Europe. Les outrances verbales d'Umberto Bossi, qui s'est déchaîné pendant la campagne contre «l'Union soviétique d'Occident» que complotent de bâtir «les communistes, les francs-maçons, le lobby des gays et de la haute finance», ont choqué à l'étranger.

Le corset du pacte. Dans la péninsule, ce sont