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Libération
Éditorial

Passe-passe

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publié le 15 mai 2001 à 0h52

Ainsi, Silvio Berlusconi tient sa revanche. Une revanche totale, qui ne doit presque rien à Umberto Bossi, son allié démago-xénophobe de la Ligue du Nord, et très peu à Gianfranco Fini, le postfasciste d'Alliance nationale, recyclé en politicien centre droit. Mais une revanche qui doit tout aux électeurs italiens. Et, bien sûr, c'est là que le bât blesse, mais telle est la loi de la démocratie parlementaire: l'élection en est le seul fondement légitime. Pas question, dans ces conditions, de contester la légitimité d'un homme dont tous les Italiens devraient connaître en détail la vraie nature. L'exposé et la dénonciation des pratiques berlusconiennes n'ont-ils pas constitué l'essentiel des arguments développés par une gauche sortante au bilan plus que médiocre?

Election ne valant pas forcément absolution de l'autre côté des Alpes, on peut penser que les Italiens qui ne se sont pas ralliés au panache gominé de Silvio Berlusconi n'abandonneront pas le combat démocratique. Si l'on exclut les poursuites judiciaires en cours (notamment pour corruption de magistrat), ce ne sont pas les sujets de préoccupation qui manquent. C'est ainsi qu'on attend avec intérêt quel lapin en forme de blind trust le président du Conseil Berlusconi va sortir de son chapeau pour convaincre ses concitoyens de l'inexistence de conflits d'intérêts entre lui et l'homme d'affaires Berlusconi, réputé première fortune du pays. Autres rébus: quel artifice va brandir celui qui va se retrouver demain en position