L'équation pourrait constituer un bon exercice de maths: combien de candidats l'Education nationale doit-elle attirer dans ses concours pour pouvoir recruter 165 000 diplômés du supérieur d'ici à cinq ans, sachant que le système scolaire produit actuellement 477 812 bacs + 3 et + 4 par an? Réponse: un bon million, si elle veut maintenir son niveau actuel de sélectivité. Pari difficile... d'autant que la concurrence fait rage. Un peu partout, des recrutements massifs se profilent. D'ici à 2012, 45 % des agents de la fonction publique d'Etat partiront à la retraite. Comme de nombreux salariés du privé. Des vagues d'embauches massives sont annoncées: 37 000 à la SNCF, 18 000 à EDF, 11 000 à Air France ou 4 000 chez Renault.
Reprise. Il y a dix ans encore, au plus fort de la crise, la fonction publique en général, l'Education nationale son plus gros employeur en particulier, croulait sous les candidatures. En 1992, les postulants aux concours de la fonction publique étaient même 100 000 de plus qu'en 1991. L'époque était tourmentée, et l'étudiant, prudent et souhaitant avant tout décrocher un emploi, choisissait la sécurité, espérant ensuite gravir les échelons. Aujourd'hui, changement de décor. La reprise est là et jamais le jeune diplômé n'a été aussi sollicité. D'après l'Apec (Association pour l'emploi des cadres), il met à peine trois mois à décrocher un emploi, lorsqu'il n'a pas déjà été recruté avant sa sortie d'école.
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