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Libération
Éditorial

Volontarisme

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publié le 17 mai 2001 à 0h54

Le renouvellement du corps enseignant ne se fera pas sans volontarisme. Or, les besoins sont immenses: d'ici à cinq ans, il faudra embaucher le double des professeurs qui l'ont été au cours des cinq dernières années. A échéance de dix ans, c'est la moitié du corps professoral qui devra être renouvelé. L'Education nationale n'a pas l'exclusivité de ce goulet d'étranglement largement dû à la structure démographique française. Mais le corps enseignant est mis en demeure de se rajeunir radicalement alors même qu'il est devenu plus problématique que jamais.

Tous niveaux confondus, de maternelle en fac, il est devenu plus difficile d'enseigner alors que, simultanément, le prestige social de ceux qui en ont la charge est clairement à la baisse. Malgré des salaires convenables et les nombreux jours de congé, le rapport investissement/bénéfice est plutôt médiocre pour les candidats, en particulier pour les enseignants débutants, qui se heurtent aux pires situations de stress socio-éducatif pour un salaire qui reste indexé sur l'ancienneté. Or, ce sont ceux-là qu'il faut appâter.

Ces problèmes de recrutement se font surtout sentir en mathématiques et dans les disciplines scientifiques. Ces dernières filières universitaires recrutent moins d'étudiants et nombre d'entre eux sont rapidement attirés par le monde de l'entreprise, fort de son carnet de chèques et de son absence garantie de sauvageons. Le système est ainsi menacé de ne plus assurer sa propre pérennité, d'autant que les chants