Plus rapidement qu'on élève un mur, l'Assemblée nationale a adopté, hier vers 1 heure, l'article 12 du projet de loi gouvernemental sur le futur statut de la Corse, après un débat mené à un train d'enfer. Un article sensible puisqu'il permet à la collectivité territoriale de déroger à la loi littoral, destinée à protéger les côtes. Une loi jugée trop contraignante par les élus insulaires, puisqu'elle freine selon eux toute possibilité de développement économique et touristique.
Si le RPR, l'UDF et DL se sont opposés au projet, c'est, jurent-ils la main sur le coeur, qu'ils aiment la Corse et qu'ils ne veulent pas qu'elle soit livrée aux promoteurs. Tout en étant bien entendu partisans d'un développement maîtrisé de l'île. «Je suis amoureux de la Corse et de son littoral. C'est la plus belle île de la Méditerranée», s'est enflammé Pierre Lellouche (RPR, Paris). «Il faut se réjouir que la Corse ait résisté au tourisme de masse», s'est félicité Pierre Albertini (UDF, Seine-Maritime), tout en reconnaissant qu'il ne faudrait pas qu'«elle devienne une île ou plus rien ne pourrait être construit. Le diable n'est pas dans les définitions mais dans les applications». Et, à mots couverts, pour beaucoup de députés à droite, c'est là que le bât blesse, dans l'utilisation que feront les élus locaux de cette loi littoral revue et corrigée tant ils sont suspectés de ne pouvoir être capables de résister aux sirènes des bétonneurs. Une crainte partagée, dans les couloirs, par les nationaliste