C'est le plus grand loft du monde: 400 millions de personnes y discutent, s'y exhibent et matent le voisin. Si Loft Story a pris sur le Net une ampleur démesurée, c'est bien parce que l'émission se prête aux usages les plus répandus sur le réseau. M6 se gargarise de l'audience du site officiel, avec 1 million de connexions dès la première semaine, mais le «vrai» succès internettique de l'émission est ailleurs. Il est dans les discussions par e-mail. Dans les échanges de photos ou de vidéos plus ou moins hot. Dans le nombre infini de sites amateurs consacrés aux cobayes de la chaîne qui montre. Voyeurisme, communication, publication de sites: trois usages parmi les plus développés sur l'Internet. Revue de détail.

«Vous auriez la vidéo de Loana et Jean-Edouard?» (e-mail d'un lecteur, le 15 mai). La cultissime scène de la piscine circule partout. Comme celle de la chambre, prise à la caméra infrarouge. Consultation plus discrète que la virée au sex-shop, faible coût: le porno sous toutes ses formes, du plus soft au plus hard, a toujours été omniprésent sur le Net. Les mots clés «sexe» ou «sex» sont les plus tapés sur les moteurs de recherches, ces aiguilleurs incontournables du réseau. En 2000, le site spécialisé Abondance classe «sexe» en tête des requêtes adressées aux moteurs francophones. Un peu plus loin, on trouve aussi «photos», «gratuit» et «vidéo», autant de termes qui s'associent bien avec le premier mot. Un phénomène doublé du couple exhibition-voyeurisme, depuis les