C'est un peu tourner en rond que de proposer le contournement d'une procédure bloquée par une procédure sans issue. Au prétexte de son «incompétence», la justice ordinaire rend sans doute les armes au président de la République en place dans les diverses affaires pendantes de la Mairie de Paris. Ce n'est pas pour autant que cette justice d'exception qu'est la Haute Cour de justice serait plus appropriée, dans la mesure où pour l'enclencher il faut un accord «politique» entre députés et sénateurs évidemment impossible à atteindre.
Au milieu du cercle, le député Montebourg, instigateur de l'opération, a fière allure. Trop, peut-être. Car s'il est critiqué pour de mauvaises raisons (la crainte de son parti de se faire renvoyer en représailles quelques méchantes «affaires»), il en est au moins une bonne qui touche aux ambiguïtés de la justice politique. Que ce soit pour la Cour de justice de la République et encore plus la Haute Cour, ce sont des élus qui traduisent d'autres élus devant une juridiction spéciale, avec tous les risques que la procédure soit entachée, dès le départ, de considérations qui ont d'abord à voir avec la politique. Nul doute que la Chiraquie tirera argument de la signature de la proposition Montebourg par des députés de gauche seulement, pour dénoncer à grands cris un coup tordu politicien en vue de la présidentielle, s'épargnant de la sorte une explication sur le fond. En revanche, il serait peut-être plus délicat pour le futur candidat Chirac d'avoir à s