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Libération

Dans les banques, un sacré cash-tête

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La cohabitation des deux monnaies pose des problèmes de stockage.
publié le 23 mai 2001 à 0h58

Dans les 47 000 agences bancaires et bureaux de poste, il règne comme un air de vacances depuis quelques semaines. «J'ai envoyé tout le monde en congé avant le basculement vers l'euro», explique cette responsable d'une agence parisienne. Car de la Toussaint 2001 à fin février 2002, tout le monde devra impérativement être à son poste. Question de charge de travail, «au moins doublée» avec l'arrivée de la nouvelle monnaie, et de sécurité.

«Affolé». Comment par exemple une agence pourra-t-elle réceptionner 750 kilos de pièces en euros à partir de septembre tout en continuant à gérer des francs jusqu'à fin décembre 2001? Les convoyeurs, qui ne peuvent livrer que 30 kilos à chaque voyage, devront-ils passer plusieurs fois par jour? Et, dans ce cas, comment assurer leur sécurité, celle des clients et du personnel bancaire? C'est à ce genre de questions a priori insolubles que les acteurs du passage à l'euro ­ pouvoirs publics, banquiers, syndicats ­ essaient de répondre depuis quelques semaines. Les uns se disent «inquiets», d'autres «affolés», voire «révoltés» par le sentiment d'impréparation qui règne pour le moment. Un sentiment entretenu par le secret imposé par les banques.

Il faut rappeler que la France, entre la fin du mois de septembre, date des premières livraisons des kits euros, et le 17 février 2002, jour historique où le franc n'aura plus cours, n'aura jamais vu autant d'argent physique. Outre le délicat problème du convoyage (lire page 3), va se poser celui du stockage