Seule certitude: le passage à l'euro crissant, sonnant et trébuchant se fera dans la douleur. Quelles que soient les précautions prises par le gouvernement, on ne retirera pas de la circulation 700 milliards de francs pour les remplacer par plus de 100 milliards d'euros sans que surgissent complications diverses, revendications de dernière heure (et de bonne guerre), dysfonctionnements, voire drames. Dès la rentrée de septembre, pourtant, sera lancé l'ordre de mobilisation générale. Mais cette gigantesque opération n'ayant aucun précédent (le passage au nouveau franc décrété en 1960 apparaîtra postérieurement comme une aimable partie de campagne), il est impossible d'en deviner toutes les chausse-trappes. Certaines sont d'ores et déjà assumées par le gouvernement. Ainsi en ira-t-il du blanchiment de l'argent sale que contiennent les fameuses «lessiveuses» à billet de 500 francs. Pour peu que les fraudeurs prennent la peine d'effectuer leurs opérations de change dans plusieurs établissements, Bercy a promis de fermer les yeux, puisqu'il est écrit que la morale pèse peu dès lors que l'intérêt national est en jeu. Certains risques, en revanche, sont clairement identifiés. Ce sont ceux relatifs à la sécurisation des transports de fonds, sur lesquels armée, gendarmerie et police veilleront jusqu'à des «terminaux» départementaux. Mais la suite est moins claire, puisque les livraisons aux agences bancaires, aux distributeurs et aux grandes surfaces sera assurée par des convoyeurs d
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