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Libération

Les mystères de Damas

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La Syrie n'a pas encore dévoilé sa stratégie dans la région.
publié le 24 mai 2001 à 0h58

Beyrouth envoyé spécial

A cause de vingt kilomètres carrés, le Proche-Orient peut à nouveau s'enflammer. Vingt kilomètres carrés, c'est la superficie des «fermes de Chébaa», minuscule territoire désolé sur un versant du plateau du Golan occupé par Israël, et dont les spécialistes peinent à dire s'il appartient au Liban ou à la Syrie. A l'heure du retrait israélien, le coup de génie du Hezbollah est d'avoir transformé ces quelques arpents à pâture, dont une majorité de Libanais n'avaient jamais entendu parler, en revendication nationale et, donc, en terrain d'affrontement.

Pour cheikh Hassan Nasrallah, le charismatique chef du parti islamiste, le Sud-Liban ne sera libéré que lorsque les «fermes de Chébaa» seront revenues sous souveraineté libanaise. D'où une guérilla quasi permanente dans ce secteur, qui a entraîné des pertes dans l'armée israélienne, la capture de trois soldats et constitue un second front après celui de Palestine. Dimanche, lors d'un discours, Nasrallah a été menaçant: «Nous avons accordé un délai d'un an pour donner sa chance à la diplomatie. Mais les démarches diplomatiques n'ont abouti à rien. Laissez-nous tenter d'autres moyens. Nous choisirons l'heure et le lieu, conformément à notre appréciation de la gestion de la bataille.»

Israël a réagi en menaçant Damas et en faisant savoir que la règle du jeu avait changé. «Je ne donnerai pas l'ordre à l'armée israélienne de frapper la population libanaise dans les villages derrière lesquels le Hezbollah se cache.