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Libération
Éditorial

World Company

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publié le 26 mai 2001 à 1h01

Puisque régulation rime si bien avec mondialisation, la crise qui agite la Fifa, instance régulatrice par excellence d'un football par nature universel, mérite d'être regardée de près. C'est la première fois que cette institution est frappée de suspicions d'une telle ampleur, s'agissant d'une société associée en faillite, d'un trou financier abyssal et de l'inévitable «caisse noire» nichée dans un paradis fiscal. Certes, il y a là les ingrédients habituels des scandales qui alimentent la chronique de nombre de clubs professionnels. La justice suisse est saisie des malversations ayant pu accompagner le naufrage du groupe de marketing sportif ISMM-ISL, partenaire jadis privilégié de la Fifa, comme d'autres juges nationaux ont pu avoir à connaître des différentes affaires qui ont marqué l'actualité du football professionnel. Mais si, dans les pays concernés, la puissance publique (gouvernement, collectivités locales) a pu intervenir afin que les instances sportives mettent leurs règles et comportements en conformité avec les missions d'intérêt général dont elles sont investies, rien de tout cela n'est envisageable s'agissant de la Fédération internationale, sorte de «World Company» échappant à tout contrôle extérieur. Cette organisation joue bien sûr un rôle nécessaire dans l'organisation des compétitions, l'évolution des règles du jeu et le statut des joueurs dans le respect, en principe, d'une éthique sportive commune. Mais les enjeux financiers phénoménaux qui pèsent aujourd