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Libération

Démentir une image d'«eurocoincé».

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Réputé frileux, le Premier ministre a pourtant qualifié la France pour l'euro.
publié le 28 mai 2001 à 1h00

«Jospin est souvent prudent, très prudent, et puis tout à coup, il est capable d'être très audacieux. On l'a vu sur la Corse ou la décentralisation. Ce sera peut-être le cas sur l'Europe.» C'est un ministre «europhile» qui parle. Après un an de mutisme, le chef du gouvernement dévoile ce matin sa vision de l'avenir institutionnel de l'Europe. Il prononcera son discours à 11 heures, au Centre d'accueil de la presse étrangère, à la Maison de la radio, à Paris. Un cadre terne, qui s'explique par la volonté de Matignon de monter l'opération discrètement et rapidement. Il est vrai que, si les Français se désintéressent de l'affaire, Lionel Jospin a subi, sur la question, une forte pression politico-médiatique qui a eu le double effet de l'irriter et de le presser.

Là est d'ailleurs l'enjeu principal du discours d'aujourd'hui. Il s'inscrit dans un débat ouvert en juin 2000 par Joschka Fischer, le ministre allemand des Affaires étrangères, sur la nécessité d'adapter le fonctionnement d'une Union européenne élargie à vingt ou trente membres (lire ci-con tre). Mais, à travers cet exercice, le Premier ministre relève un autre défi: convaincre les acteurs européens ­ politiques, hauts fonctionnai res, intellectuels, commentateurs ­ ainsi que ses partenaires étrangers, qu'il n'est pas l'«eurocoincé» que certains décrivent.

Anxiété. En 1992, au moment du référendum sur Maastricht, il avait appelé à voter «non au non», plutôt que d'approuver avec enthousiasme l'Union économique et monétaire