Bruxelles (UE)
de notre correspondant
Quoi que dise aujourd'hui Lionel Jospin, il aura manqué l'occasion d'être un défricheur: le Premier ministre intervient, en effet, dans un débat sur l'avenir de l'Union européenne déjà largement balisé. L'Allemagne a ouvert le feu la première. Le 12 mai 2000, Joschka Fischer, le chef de la diplomatie allemande, a lancé un pavé dans la mare du ronron européen: dans un discours prononcé à l'université Humboldt de Berlin, il propose d'achever la construction communautaire en rédigeant une Constitution qui donnerait naissance à une véritable «Fédération européenne». Le 6 juillet, devant le Parlement européen réuni à Strasbourg, il précise sa pensée: l'Union doit s'inspirer, tant dans son organisation institutionnelle que dans la répartition des compétences entre les différents niveaux de pouvoirs, des Etats-Unis d'Améri que... Entre-temps, Jacques Chirac a pris l'initiative, désapprouvée publiquement par le gouvernement Jospin, de ré pon dre positivement à Fischer: dans un discours prononcé au Reichstag à Berlin, le 27 juin, il approuve l'idée de rédiger une Constitution mais en se gardant bien de décrire les mécanismes institutionnels qu'il souhaite voir mettre en place. Il estime, cependant, tout comme le ministre des Affaires étrangères allemand, que le chemin devra être tracé par un «groupe pionnier» de pays organisés autour du couple franco-allemand.
Parasite. En septembre, c'est au tour du Premier ministre libéral belge, Guy Verhofstadt,