Réformiste ou révolutionnaire? Le vieux débat qui traverse depuis plus d'un siècle la gau che française ressurgit dans la dernière année de la législature. Il taraude le Parti communiste, mais aussi le Mouvement des citoyens et dans une moindre mesure les Verts et le PS. Si le PCF est révolutionnaire, il votera demain contre la loi de modernisation sociale. S'il est devenu réformiste, il s'abstiendra lors du vote solennel en seconde lecture à l'Assemblée.
«Tout faux». Pour folklorique qu'elle puisse paraître, cette question fait planer une ombre sur l'avenir de la gauche plurielle, et au-delà sur l'avenir présidentiel de Lionel Jospin. Tout est dans la «posture» des uns et des autres, un mot décidément à la mode.
«Le gouvernement se contente d'une posture politique qui n'est rien d'autre qu'un accompagnement des licenciements: il a tout faux», déclarait Noël Mamère dans le Figaro de samedi. Le (presque) futur candidat des Verts annonçait cependant que son parti s'abstiendra pour ne «pas faire exploser la majorité plurielle». «La guérilla menée contre la loi de modernisation sociale est d'abord pour les communistes une posture», confiait de son côté un député socialiste la semaine dernière lors de l'examen du projet de loi. Quand Arlette Laguiller menace de devancer Robert Hue à la prochaine présidentielle, laisser passer un texte qui ne met pas hors la loi le licenciement économique pour les entreprises prospères est une «posture» de survie pour le PCF.
La décision de voter con