L'amendent Mariani est le dernier avatar des innombrables tracasseries subies par la scène techno. Si la génération actuelle des teufeurs, amateurs de free party (fête gratuite et clandestine), n'a pas grand-chose en commun avec celle du début des années 90, cela fait longtemps que la techno a mauvaise réputation.
Tout avait pourtant bien commencé. «La police ne comprenait pas pourquoi on demandait des autorisations. Quant aux propriétaires de salles, ça les changeait des soirées étudiantes qui se terminaient généralement avec des bagarres et des mecs bourrés.» Il en était ainsi de 1990 à 1993, l'âge d'or des raves tel que le racontent Pierre Herrmann et Thierry Vincent (1) qui furent, avec Manu Casana ou Luc Bertagnol, les pionniers de ces manifestations en France. Les raves étaient apparues à la fin des années 80 en Angleterre dans le sillage de la house et de la techno. A l'époque, ce mouvement y fait figure, pour certains, de dernière utopie du XXe siècle. Un mode de vie communautaire, hédoniste et, il faut le dire, copieusement drogué, souvent perçu comme un ultime rempart contre le thatchérisme. Un mouvement sévèrement réprimé par le Criminal Justice Act, voté à l'époque, qui interdit tout rassemblement autour de musiques répétitives.
Amalgame. En France, les premières raves, moins politisées, sont organisées par des noctambules, pas forcément très jeunes, mais dégoûtés des boîtes de nuit et à la recherche d'une nouvelle ambiance. Ce qui n'empêche pas l'ecstasy. D'abord