Mauvais signe des temps. «Lofteurs» et «teufeurs» sont dans le collimateur des censeurs. A peine la «loftmania» a-t-elle éclaté que les invectives ont fusé: cachez cette émission que nous ne saurions voir, ce fascisme de bas écran, cet avilissement de l'espèce cathodique. Le CSA a été sommé de se manifester et d'aucuns l'auraient bien vu interdire la série pour sauver la télé française d'une trash-édie. Préoccupés du thermomètre, ces censeurs-là ont fait peu de cas de la seule chose intéressante dans le succès du Loft: ce qu'il révèle de ses spectateurs les plus assidus, la génération des15-24 ans, traitée pour le coup avec pas mal de mépris. Hasard? Voilà que les «teufeurs» qui s'éclatent sur la techno des raves sont à leur tour dans le viseur des censeurs. Ils ont entre 18 et 35 ans, débarquent en masse sans prévenir, dansent dans la boue, consomment parfois des substances illicites et, sur leur petit nuage bleu, vert entre montagne et mer, ils dérangent l'autochtone et les élus locaux. Un député a trouvé que c'en était trop et a eu l'idée de légiférer pour assurer la «tranquillité des riverains». L'étrange dans l'affaire n'est pas que ce RPR du Vaucluse, voisin de la citadelle lepéniste d'Orange, soit saisi d'une fibre sécuritaire. C'est qu'il ait été suivi par les députés socialistes unanimes et le gouvernement. Depuis, le ministère de l'Intérieur rame et explique que soumettre les raves à un strict contrôle juridique n'est pas une «atteinte» au «droit des jeunes à se ré
Dans la même rubrique