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Libération

Rave: le cauchemar des politiques

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En se mettant à dos le mouvement techno, le gouvernement prend le risque de passer pour «antijeune».
publié le 30 mai 2001 à 1h02

Interdire les rave parties ? A Matignon, on jure que ce n'est pas l'objectif de l'amendement au projet de loi sur la sécurité quotidienne, examiné aujourd'hui au Sénat. «Aucun ministre, même Vaillant [ministre de l'Intérieur], ne s'est prononcé pour l'interdiction. Il s'agit d'encadrer ces rassemblements spontanés de plusieurs milliers de jeunes», plaide-t-on au gouvernement. Sauf que si on n'interdit pas, on s'en donne pourtant les outils. Dans sa nouvelle version, le texte du gouvernement reprend l'amendement déposé en première lecture à l'Assemblée par Thierry Mariani, député RPR du Vaucluse : «Si le rassemblement se tient sans déclaration préalable, ou en dépit d'une interdiction prononcée par le préfet, les agents de police judiciaire peuvent saisir le matériel utilisé en vue d'une confiscation par le tribunal.»

Onde de choc. Cette disposition provoque depuis un mois une véritable onde de choc au sein du mouvement électronique. Un tiers de la génération des 17-19 ans a déjà fréquenté un «événement techno», selon une enquête réalisée auprès de 14 000 jeunes lors des journées de préparation à la défense (Libération du 6 février). Parmi eux, 89 % n'ont jamais touché à l'ecstasy. En bref, les jeunes adeptes des free ne sont ni plus marginaux ni plus drogués que la moyenne. Ils vivent donc comme «liberticide» la saisie éventuelle de leur «son», (sonos, baffles et bacs à disques). L'ampleur de leur mobilisation ­ sit-in jeudi dernier dans plusieurs villes, constitution de délé