Les petits-enfants de Léon Trotski ne s'en émeuvent pas. Avoir aujourd'hui un Premier ministre passé dans leurs rangs ne leur fait ni chaud ni froid. «Je ne sais pas s'il a été trotskiste ou non. Ce dont je suis sûr en tout cas, c'est qu'il ne l'est plus», ironise Alain Krivine, le porte-parole de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR).
Si Lutte ouvrière ne réagit pas sur ce sujet «dérisoire et futile», les déclarations d'Arlette Laguiller, sa porte-parole, tout au long des trois jours de la traditionnelle fête de son organisation dans le château de Presles (Val-d'Oise), laissent clairement entendre que, pour elle, Lionel Jospin n'a plus grand-chose à voir avec le trotskisme. Le Premier ministre socialiste serait même clairement passé dans le camp du patronat. «L'actuel gouvernement est le loyal gérant des intérêts du capitalisme. Seillère (le président du Medef, ndlr) et Jospin ne s'opposent pas, ils se complètent, chacun à sa place», a notamment déclaré la future candidate à l'élection présidentielle dans son discours de dimanche. «Il a peut-être retrouvé la mémoire sur son passé, mais, en tout cas, il a perdu celle du marxisme», a-t-elle enfin constaté hier.
«Il a tout oublié, en tout cas, de cette idéologie, et la politique qu'il mène aujourd'hui n'est pas vraiment de gauche mais totalement soumise au libéralisme déferlant», renchérit un des responsables de la LCR, et «même s'il était toujours membre de ce qui s'appelait l'OCI dans les années 60, on ne peut pas dire que