C'est ce qu'on appelle une mesure des familles: deux semaines de congé après la naissance d'un enfant, quel bonheur pour les pères, quel soulagement pour les mères! Que les parents qui désapprouvent l'initiative lèvent le doigt et affrontent le ridicule. Pourtant, à dix mois du premier tour de l'élection présidentielle, les esprits chagrins ne manqueront pas de voir dans l'annonce de Lionel Jospin un coup fin électoral. Ils auront raison. La réforme n'est pas de celles qui mettent les foules dans les rues et qui exigent courage et détermination. Mais ce n'est pas parce qu'elle est populaire qu'elle n'est pas salutaire. Et si le RPR la critique, c'est avec la mauvaise foi de celui qui l'avait glissée, la semaine dernière, dans son programme... Elle a été saluée, hier, par toutes les associations familiales, les mêmes qui, il y a quatre ans, vouaient aux gémonies un Premier ministre qui venait d'annoncer sans concertation la mise sous condition de ressources des allocations familiales. Jospin, qui avait théorisé le «droit à l'erreur» pour son gouvernement, s'est heureusement repris. Et depuis, la famille, cellule aussi électorale, fait l'objet de tous ses soins, en dépit de son manque d'appétence originel pour ces sujets dits de société. La famille, ça connaît d'ailleurs d'autant mieux le Premier ministre qu'on sait, depuis la semaine dernière, qu'en politique il en a épousé deux, la trotskiste et la socialiste...
Mais l'extension du congé paternel est bien davantage qu'un hoch