Yolande a 20 ans, travaille chez McDonald's et suit des études de capacité en droit. Elle partage une maison avec une amie et raconte ses difficultés quotidiennes avec une vraie bonne humeur.
«Je ne suis pas une pauvre malheureuse. J'ai décidé de partir de chez mes parents en voyant mes amies travailler. Mes parents, je ne leur demande rien. Je cours tout le temps de droite à gauche, c'est pour ça que je n'y vais pas souvent. Ils ne sont ni riches, ni pauvres. Ils m'invitent au restaurant de temps en temps. C'est moi qui ai choisi cette situation. Je peux rentrer quand je veux, je préfère gagner mon argent et payer mes factures plutôt que rester sur leur dos. Je vis dans un pavillon que je partage avec une amie. Je paie 1 750 francs de loyer. Avant, je vendais des mèches colorées, c'était amusant, on doit trouver ce qui va en fonction de la forme du visage. J'ai vendu aussi des vêtements Petit Bateau, c'était calme. Je n'ai pas pu continuer, parce que les horaires n'étaient pas souples.
Au McDo de Saint-Germain où je travaille depuis un an et demi, je gagne 3500 francs nets pour 110 heures, ce n'est pratiquement rien. A la fin du mois, il ne me reste pas grand-chose pour les loisirs. Le cinéma, ça fait six mois que je n'y suis pas allée. En boîte, j'y vais en moyenne trois fois par mois. Quelquefois, je ne dors pas de la nuit mais, le lendemain à la caisse, on peut avoir des écarts.
«Je suis en capacité de droit à Tolbiac. Quatre cours du soir par semaine, de 18 h 30 à 21 heure