Comme les fils de la grande bourgeoisie au début du XXe siècle, W. (alias George Bush junior) a entamé hier son «grand tour» d'Europe. Le but premier de ce genre de voyage est de déniaiser le jeune homme en l'exposant aux étrangetés du Vieux Continent. Le choix de l'Europe pour cette première véritable sortie à l'étranger (après un saut de puce au Mexique) du 43e président des Etats-Unis se veut aussi symbolique. Il vise à calmer ceux qui s'inquiètent d'entendre certains experts américains déclarer que la fin de la guerre froide a diminué de beaucoup l'importance de l'Europe vue de Washington et par des stratèges qui voient la «menace» davantage du côté de Pékin que de Moscou. Mais les Européens ne savent pas trop qu'attendre de l'«ami sincère» qui débarque chez eux. Faut-il davantage s'inquiéter de sa propension aux gaffes verbales dès qu'il évoque des contrées pour lui exotiques ou de ses plaidoyers en faveur de la peine capitale? De son apparente irresponsabilité face au réchauffement de la planète ou de sa précipitation à vouloir mettre en place un système antimissile? De ses tendances protectionnistes ou de ses penchants à l'unilatéralisme en matière de politique étrangère?
En quelques mois de pouvoir, George W. Bush a certes appris à rengainer sa rhétorique de cow-boy pour tenir compte de réalités internationales qui se plient rarement aux nécessités de la politique américaine, notamment au Proche-Orient. On peut parier qu'il aura à coeur de prouver aux Européens sa cap