Washington
de notre correspondant
Ecouter, expliquer, ne rien céder. Sur le projet controversé de bouclier antimissile, George W. Bush ne compte pas céder un millimètre de terrain au cours de sa tournée européenne. Il sait que les Européens n¹ont guère les moyens de l¹arrêter et qu¹ils finiront même par «monter à bord». Ce bouclier, les Américains en caressent l¹idée depuis le projet reaganien de «guerre des étoiles»: il s¹agit d¹un système de radars et d¹«intercepteurs» qui devrait être capable de détruire en vol tout missile tiré depuis un pays considéré comme dangereux par les Etats-Unis (par exemple l¹Iran, l¹Irak, la Corée du Nord, la Libye voire demain la Chine). Ce concept de bouclier répond au fantasme, très américain, d¹un pays complètement «sanctuarisé», mais aussi aux demandes du complexe militaro-industriel, impatient de voir l¹argent affluer vers ses programmes de recherche.
Pour l¹instant, le malentendu transatlantique est total. Pour justifier leur programme, les Américains avancent que la Russie n¹est plus un danger depuis la fin de la guerre froide; l¹idée de «destruction mutuelle assurée», sur laquelle repose la dissuasion nucléaire, est selon Bush un concept d¹un «autre âge». Le bouclier antimissile, lui, est une réponse «moderne» aux nouvelles menaces que font peser sur les Etats-Unis les «pays voyous». Ceux-ci seront dans quelques années capables de se doter de missiles balistiques, donc de faire chanter les Etats-Unis et leurs alliés.
Pour les Européens, ce