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Libération

Le ton monte entre Matignon et l'Elysée

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Pour le Premier ministre, cacher son passé est «moins grave que tarder à répondre aux juges».
publié le 14 juin 2001 à 1h14

Dehors, le tonnerre gronde. Dedans aussi. Il est 15 heures, hier, à l'Assemblée nationale. La séance des questions au gouvernement débute. C'est au tour de l'UDF d'interroger l'exécutif. Hervé Morin, député normand, se lève. Les conseillers parlementaires de Matignon pronostiquent une question à caractère social. Raté.

Sans note, Morin assène: «A une question de François Goulard (député DL du Morbihan, ndlr) du 5 juin, vous répondiez que vous avez eu un passé trotskiste jusqu'à l'âge de 34 ans, c'est-à-dire jusqu'en 1971. Demain, le Nouvel Observateur annonce que vous avez été trotskiste jusqu'en 1983. Puisque jusqu'en 1982 vous avez mené des conversations avec Pierre Lambert (alors dirigeant de l'Organisation communiste internationaliste, ndlr), ce dernier vous demandant même d'organiser, selon ce même journal, un congrès extraordinaire du PS pour contredire les nouvelles orientations de la politique économique du gouvernement de Pierre Mauroy. Vous avez donc menti la semaine dernière. Ma question est donc simple: étiez-vous en 1981, lorsque François Mitterrand vous a confié la fonction de premier secrétaire du Parti socialiste, membre du PS, ou étiez-vous d'abord membre de l'OCI? Ou étiez-vous l'un et l'autre?» Lazzis à gauche. Applaudissements à droite. Fureur au banc du gouvernement. Lionel Jospin se lève: «J'ai répondu la semaine dernière, je m'en tiens là. Et, messieurs, si vous continuez dans cette thématique, chacun aura à se justifier. Chacun aura à se justifier de c