Le dépôt de bilan d'AOM-Air Liberté acte avant tout l'échec de la déréglementation du ciel français. Depuis 1994-1995, date de l'ouverture progressive de la déréglementation aérienne européenne, AOM et Air Liberté ne sont jamais parvenus à exister comme les concurrents d'Air France, qu'il s'agisse de fragments du réseau domestique ou des lignes internationales. Les deux transporteurs voguent de pertes financières en reprises multiples depuis plus de cinq ans et le rêve de construction du «pavillon privé français» cher à Alexandre Couvelaire qui fut successivement PDG d'AOM en 1996, puis brièvement celui d'AOM-Air Liberté-Air Littoral en 1999 ne s'est jamais réalisé.
Erreurs de gestion. Depuis 1995, Air France n'a pas laissé une seconde de répit à ses petites rivales. Toute concurrence étant bonne à détruire, la compagnie nationale s'est d'abord employée à torpiller systématiquement les efforts d'Air Liberté, qui a ouvert le bal de la déréglementation française en lançant un Paris-Toulouse «privé» en 1995. Sur Nice, Toulouse, Bordeaux, Marseille ou Toulon, Air Liberté et AOM ont dû affronter des baisses de tarifs systématiques de leur aînée, ou des contestations permanentes sur les créneaux horaires. Air Liberté, dans le giron de la banque Rivaud, et AOM, dans celui du Crédit Lyonnais, puis du CDR (Consortium de réalisation), n'ont pas su éviter l'écueil: entre les erreurs de gestion manifestes de leurs dirigeants (Lotfi Belhassine pour AL et Marc Rochet pour AOM) et la mé