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Libération

Les paroles s'envolent, les gaz restent

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Sans l'«écotaxe», les mesures françaises ne suffiront pas pour tenir les engagements de Kyoto.
publié le 19 juin 2001 à 1h17

Alors que le président américain George W. Bush et les Européens continuent d'étaler leurs désaccords sur le protocole de Kyoto visant à réduire les gaz à effet de serre (GES), la France présente aujourd'hui et demain le bilan de son «programme national de lutte contre le changement climatique» (PNLCC). Après plusieurs reports successifs à l'automne, puis en décembre 1999, Paris avait en effet adopté en janvier 2000 ce plan, destiné à mettre le pays en conformité avec les engagements découlant du protocole de Kyoto. Lequel prévoit pour l'Hexagone une stabilisation pour 2010 de ses émissions dans l'atmosphère de gaz carbonique (et de cinq autres gaz jugés responsables du réchauffement de la planète) au niveau de 1990 (soit 144 millions de tonnes d'équivalent carbone, MTC).

Modeste. Pas facile de rester à ce niveau, surtout quand la croissance repart. Selon la Mission interministérielle de l'effet de serre (Mies), qui a concocté le programme, les émissions françaises en 2010 seront de l'ordre de 175 millions de tonnes si rien n'est fait d'ici là.

Plus modeste que prévu, malgré la profusion des mesures, le programme présenté en janvier 2000 s'efforce de contenter tout le monde. Il a commencé par renforcer les dispositions déjà existantes depuis 1995, dans tous les secteurs: industrie, transports et bâtiment pour l'essentiel, mais aussi agriculture et gestion des déchets. Ainsi, la diminution de l'écart fiscal entre le gazole et l'essence sans plomb et la limitation de l'émission