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Libération

Le Medef quitte la Sécu et pose ses conditions

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En conflit sur le financement des 35 heures, le patronat veut obliger le Premier ministre à réformer le système.
publié le 20 juin 2001 à 1h18

Hier à 18 h 15, une demi-heure après avoir été reçu à Matignon par Lionel Jospin, Ernest-Antoine Seillière a annoncé le désengagement du Medef de la gestion de la Sécurité sociale : «Nous ne nommerons pas d'administrateurs parce que le gouvernement prend l'argent des malades, des personnes âgées, des familles, pour financer les 35 heures. C'est un fait accompli.» Le Medef ne participera plus aux caisses d'assurance maladie ou d'allocations familiales. Au moins en principe.

Car, pour autant, la page de la gestion paritaire des organismes sociaux n'est pas tournée. Aussitôt après avoir annoncé son départ, le patron des patrons s'est empressé d'expliquer au Premier ministre, son ancien condisciple de l'ENA, qu'il a protocolairement vouvoyé pendant tout l'entretien mais tutoyé au moment des salutations, comment il fallait procéder pour que le Medef revienne sur sa décision.

Si Jospin s'engage à assouplir la loi sur les 35 heures et à ouvrir le chantier de la réforme de la Sécurité sociale, le Medef ne verra plus aucun inconvénient à jouer à nouveau la carte du paritarisme à la Sécurité sociale. «Soyons clairs, nous sommes partis, nous ne renouvellerons pas nos administrateurs, a précisé Ernest-Antoine Seillière. Mais si on veut nous inviter à participer dans des conditions nouvelles où nous exercerions de vraies responsabilités, bien entendu, nous n'aspirons qu'à cela.»

Lionel Jospin a confié aux interlocuteurs syndicaux reçus à Matignon qu'il entendait bien les revoir vite. Le Pre