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Éditorial

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publié le 20 juin 2001 à 1h18

Démocratie sociale contre refondation sociale, Jospin contre Seillière, il y aurait là les termes d'une belle confrontation si les dés n'en étaient pas pipés. Côté Premier ministre, son intérêt pour les syndicats après les avoir tenus à distance quatre ans durant est trop soudain pour être tout à fait désintéressé, à la veille de 2002. Côté Medef, le passage en force pour modifier les règles du droit social tient pour une large part à un revanchisme politique.

Mais si les dés sont pipés, cela ne veut pas dire que le jeu n'en vaut pas la chandelle. C'est, au fond, toute la question de la relation du politique et des partenaires sociaux qui est posée. Et il était fatal qu'elle se cristallise sur le paritarisme, alors même que la cogestion sociale par les représentants des salariés et des patrons est de plus en plus comprimée par l'Etat. C'est le moment obligé pour fixer le cadre nouveau d'une responsabilité partagée des partenaires sociaux et des pouvoirs publics, mais ce n'est pas le meilleur moment. Nul ne croit qu'un tel chantier puisse être achevé en fin de législature. Et les ambiguïtés du Premier ministre vis-à-vis du syndicalisme ne sont pas un facteur très favorable. Héritier d'une vision très mitterrandienne des rapports de force, il tient l'opinion d'un Robert Hue pour plus urgente que celle d'une Nicole Notat et, s'il veut bien concevoir une gestion paritaire de la protection sociale, il se résout mal à l'autonomie de ses décisions, comme en témoigne l'affaire du fin