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Libération
Éditorial

Gauchisme.

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publié le 21 juin 2001 à 1h18

Le parti radical, dont on célèbre le centenaire ces jours-ci, n'est toujours pas mort; on souhaite aux Verts qu'ils mettent, eux, moins de temps pour grandir. La mésaventure de Noël Mamère, supplanté sur le fil par Alain Lipietz, dit bien toute la méfiance atavique de leurs militants pour les têtes qui dépassent des rangs. Non que la tête du député de Bègles soit plus avenante ou mieux faite que celle du député européen, mais son savoir-faire et son personnage public convenaient assez au rôle que l'on attribue généralement à un candidat présidentiel, qui est d'élargir l'assise électorale du mouvement qui l'investit. Bien sûr, aucune prédiction électorale n'est gravée dans le marbre et le quasi 50/50 de cette compétition interne montre que, pour le moins, les Verts sont partagés sur la question.

Mais la désignation d'Alain Lipietz est un symptôme supplémentaire de l'attirance du mouvement pour le verbe gauchisant, la radicalité sociale et, plus généralement, un intégrisme écologique qui supporte mal les compromis nécessairement passés, une fois que l'on accède au pouvoir dans le cadre d'une coalition. Comme chez les Verts, rien n'est simple, c'est un proche de Dominique Voynet qui a cristallisé la culture de la protestation, alors même que la ministre sortante voudrait, bientôt, inculquer une culture de responsabilité à son parti. Ce qui laisse supposer une manoeuvre ratée... ou trop bien réussie. La conséquence est qu'on peut s'attendre à une campagne nettement plus affichée