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Libération

La justice au secours des victimes de l'amiante

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Les études sont alarmantes au sujet de ces maladies qui se déclarent plusieurs années après l'exposition.
publié le 22 juin 2001 à 1h19

Victimes de négligences, les malades de l'amiante ont droit à réparation. La justice l'a confirmé hier, dans deux affaires emblématiques, portées par d'anciens ouvriers métallurgistes de Saint-Nazaire pour la première, par des personnels de la faculté de Jussieu à Paris pour la seconde. Alors qu'une étude révèle que plus d'un quart des salariés français ayant quitté la vie professionnelle entre 1994 et 1996 ont été exposés à l'amiante, et que les nouveaux cas vont se multiplier d'ici à 2030, il devient évident que les victimes à indemniser se compteront par dizaines de milliers.

A Jussieu

La cour d'appel de Paris a estimé que les victimes de l'amiante du campus de Jussieu avaient bien droit à une indemnisation. «Le dommage subi (...) résulte de faits qui présentent, à tout le moins, le caractère matériel de l'infraction (...) prévue à l'article R-622-1 du code pénal qui réprime le fait de porter par maladresse, imprudence, inattention, négligence (...), atteinte à l'intégrité d'autrui», précise l'arrêt. En clair, à Jussieu, les pouvoirs publics n'ont pas pris à temps les mesures adéquates pour protéger les personnels. Le montant des indemnités sera fixé à l'issue d'une nouvelle audience, le 19 décembre. Les douze plaignants sont enseignants, chercheurs, techniciens de laboratoire, ingénieurs... Tous sont reconnus en maladie professionnelle après avoir longtemps travaillé dans les locaux floqués à l'amiante. Ils réclament au total 5,2 millions de francs (792 700 euros) d'indem