Trop de matières organiques produites par les animaux d'élevage, et trop d'intrants (herbicides, pesticides, fongicides, engrais) sur les cultures donnent une agriculture qui pollue gravement. Jadis, les agriculteurs élevaient une quantité d'animaux proportionnelle à la taille de leur exploitation, et ne plantaient pas des centaines d'hectares de cultures intensives associées, et fortement traitées, de maïs fourrage. Des excréments de porcs ou de volailles épandus en quantité raisonnable composent en effet un engrais tout à fait valable mais, au-delà d'un certain seuil, la végétation ne peut plus les absorber. L'azote en excédent file dans la nappe phréatique ou les cours d'eau. Et produit des nitrates (lire ci-contre). Epandus en période humide, les lisiers sont lessivés par la pluie et entraînés eux aussi dans les cours d'eau.
«Impact considérable». Dans un rapport intitulé «Agriculture et monde rural qualité oblige» (1), Dominique Dron à l'époque membre de la cellule prospective et stratégie du ministère de l'Environnement, aujourd'hui chargée de recherches à l'Institut national de la recherche agronomique (Inra) stigmatise un certain type d'agriculture. Une agriculture productiviste peu soucieuse de l'environnement. «La modernisation et l'intensification de l'agriculture ont eu un impact considérable sur les ressources en eau, écrit-elle. Les prélèvements destinés à l'irrigation ont augmenté de 41 % entre 1988 et 1995; 25 % des captages d'eau potable