Toulouse de notre correspondant
Le village de Barcelonne-du-Gers est peut-être à lui tout seul un concentré des débats sur l'eau potable dans la Gascogne agricole. C'est à son hypermarché Leclerc que se sont retrouvés, l'été dernier, la plupart des 7500 habitants du canton de Riscle. Ceux-là avaient préféré y acheter des packs d'eau minérale plutôt que de courir derrière le camion-citerne affrété par la préfecture du Gers. Les eaux captées dans la rivière Adour venaient d'être déclarées non potables entre Maubourguet, la commune des Hautes-Pyrénées du ministre de l'Agriculture, Jean Glavany, et Riscle, justement. C'est encore à la foire agricole de Barcelonne-du-Gers, en février, que Bérangère Chambon s'est entendu qualifiée d'«intégriste écologique» par le leader gersois de la Coordination rurale. La présidente de l'union régionale Nature et Environnement venait de mettre en cause les pesticides dans la dégradation des eaux potables...
Méchante molécule. Le Gers, ses prés, ses champs de maïs et de tournesol, ce n'est surtout pas Tchernobyl. Mais c'est sous ces champs que s'accumule l'atrazine, une méchante molécule composant des désherbants. La norme européenne fixe à 0,4 microgramme d'atrazine par litre le seuil au-delà duquel l'eau cesse d'être potable. «Quand on ne le dépasse pas accidentellement, on s'approche de ce seuil chaque année un peu plus», reprend Bérangère Chambon.
Le service Environnement du Conseil général confirme que la pollution de l'eau men