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Libération

Déliquance et couvre-feu: deux embarras pour Matignon

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Des mauvais chiffres tombent alors que le gouvernement reste muet sur les initiatives de droite au sujet des mineurs.
publié le 2 août 2001 à 0h19

A première vue, ça tombe bien pour les maires qui ont adopté la mode du couvre-feu estival imposé aux mineurs de 13 ans. Ils trouveront argument, pour défendre leur politique, dans la publication hier des chiffres de la délinquance au premier semestre 2001. Selon les statistiques du ministère de l'Intérieur, qui recouvrent les délits comptabilisés par la police nationale et la gendarmerie, la hausse des crimes et délits constatés s'élève à + 9,6 %. C'est moins que les 12 % annoncés récemment par un syndicat de police. Mais le chiffre autorise la polémique. Déjà, le nombre de crimes et délits constatés pour l'ensemble de l'année 2000 avait augmenté, selon les chiffres officiels, de 5,72 %.

En y regardant de plus près, il faut nuancer. L'ensemble des faits constatés s'élève à 2 021 111, contre 1 844 493 pour le premier semestre de l'an passé. Mais plus on améliore l'outil de comptabilité, plus les chiffres augmentent, traduisant autant une meilleure efficacité des services de police et de gendarmerie qu'une véritable hausse de la délinquance.

Lucide sur la tentation de la droite d'exploiter l'insécurité dans la prochaine campagne présidentielle, le ministère de l'Intérieur a pris des précautions. Il souligne qu'en mai et juin, une progression moins rapide des délits a été enregistrée. Ce que saluait hier un syndicat de police, l'Unsa, qui «note avec satisfaction la baisse de faits criminels et délictueux aux mois de mai et juin» et estime que la mise en place de la police de pro