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Libération

Microsoft, maison de vers

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L'omniprésence et les failles de ses logiciels fragilisent l'Internet.
publié le 7 août 2001 à 0h21

Ils ont des petits noms charmants ou affolants: Melissa, I love you, Code rouge, Sircam ou Tchernobyl. Mais un point commun: leur prédilection pour les logiciels Microsoft. Qu'ils soient la cible ou le moyen de transport, ils font le bonheur des virus ou des vers informatiques. Et pour cause: le système d'exploitation Windows fait fonctionner neuf micro-ordinateurs sur dix. Si un concepteur de virus veut toucher du monde, il a tout intérêt à dresser ses créations contre les logiciels Microsoft. D'autant que ces derniers présentent de fréquentes failles en matière de sécurité, recherchées avec ferveur par les programmeurs de virus.

Ecologie. Les défenseurs de Linux, un logiciel concurrent de Windows, trouvent la situation alarmante. «Dans toute écologie, le manque de diversité rend le système vulnérable, observe Bernard Lang, directeur de recherche à l'Inria (Institut national de recherche en informatique et en automatique). Au XIXe siècle, la pomme de terre, qui fournissait l'essentiel de la nourriture des Irlandais, a été attaquée par un parasite, provoquant une famine terrible. Si on avait intercalé des champs de navets ou de betteraves, la maladie se serait propagée moins facilement.»

Pour Microsoft, la question de sa responsabilité n'a pas lieu de se poser. «Quand vous envoyez vos enfants à la crèche, ils attrapent des virus; vous n'y renoncez pas pour autant», explique Olivier Ezratty, directeur de la division développeurs de Microsoft France. «Si les consommateurs préfèr