La planète Internet est de plus en plus sujette à ces maladies contagieuses qui, comme Code rouge ou Sircam, infectent ses machines de virus et de vers dont la virulence et la résistance vont croissant. Faut-il y voir la main de «pirates» dont le seul plaisir est de semer le chaos dans le monde électronique, par jeu pervers ou volonté de s'opposer à la marchandisation du monde virtuel? Ou, comme s'en alarment certains responsables militaires, de nouvelles formes de guerre, dans lesquelles des puissances agressives testent les vulnérabilités de leurs adversaires potentiels avec le secret espoir de lancer un jour contre eux un «Pearl Harbor électronique»? Ceux qui ont intérêt politique ou financier à crier au loup virtuel sont trop nombreux pour qu'on ne prenne pas avec prudence les prédictions d'apocalypse imminente et les mises en garde récurrentes, et très médiatisées, contre ces épidémies électroniques. Ce n'est pas pour autant que le risque soit négligeable, et mieux vaut prévenir que guérir (d'autant qu'un disque dur effacé ne se ranime pas). Nul n'est pour l'heure capable de mesurer l'impact réel de ces bestioles nuisibles, qui n'ont à ce jour jamais empêché la planète Internet de tourner. Mais la croissance du nombre d'internautes, la diversification des usages, l'architecture de plus en plus complexe et flexible du réseau, son maillage et son intégration toujours plus serrés, bref son développement même porte les germes d'épidémies dont l'extension peut être aussi
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