Alain Lipietz est candidat vert à l'élection présidentielle.
Comment interprétez-vous les résultats du son dage?
Il marque la profondeur du rejet qu'il y a en France envers les Corses. 46 % des Français sont favorables à l'indépendance de l'île, tout en rejetant formellement l'idée que ceux qui se battent pour l'obtenir soient considérés comme des prisonniers politiques. C'est une contradiction à la mesure de la méconnaissance des Français. Les détenus corses sont jugés par un juge spécial devant une cour spéciale à Paris, donc ce sont des prisonniers politiques, mais ils n'en ont pas les avantages et ne bénéficient pas non plus de ceux des prisonniers dits de droit commun.
Votre enquête d'opinion, et c'est le plus inquiétant, donne la mesure de l'image exécrable que les Français ont des Corses. De leur côté, même s'ils votent pour les partis nationalistes, les Corses veulent rester français et européens. Le compromis vers lequel on semble se diriger est une régionalisation de la France.
Sur l'amnistie, la réponse des Français est sans appel. Où en êtes-vous dans votre réflexion?
J'approuve la position des Français, qui refusent fortement que ce gouvernement amnistie les Corses condamnés dans des attentats ou crimes de sang. Et j'ai la même position que Dominique Voynet (secrétaire nationale des Verts) et Jean-Luc Bennahmias (ex-secrétaire national des Verts). La question de l'amnistie peut se poser, mais après. Si on interroge les Français, à l'issue du processus de Matignon, en