Le risque d'un conflit ouvert en Macédoine semble pour le moment écarté, mais le plan de paix arraché au forceps par les Occidentaux a peu de chance d'arrêter les violences. «C'est seulement le début d'un chemin long et très difficile, mais il n'y avait pas d'autre choix, sinon celui d'une guerre civile à l'issue incertaine», reconnaît le jeune social-démocrate Vlado Butchovski, ministre de la Défense et partisan déclaré d'une solution négociée de la crise, ouverte il y a six mois dans cette petite République ex-yougoslave par l'entrée en scène de l'UCK (Armée de libération nationale), organisation armée albanaise.
Dès le début, Européens et Américains ont pesé de tout leur poids pour éviter un embrasement de toute la région. La rébellion avait ses bases arrière au Kosovo voisin, placé sous protectorat international depuis juin 1999, mais elle trouvait un terrain d'action favorable chez les Albanais de Macédoine (représentant 23 % de la population). L'accord est un laborieux compromis destiné à satisfaire les plus symboliques des revendications albanaises, notamment en faisant de l'albanais la seconde langue officielle du pays, tout en rassurant des Macédoniens sur le caractère «unitaire» de leur Etat. Ils craignent en effet, non sans raison, un démantèlement de leur petit pays.
Moyens de pression. En Macédoine aujourd'hui, comme il y a trois mois au sud de la Serbie où sévissait une petite rébellion albanaise, les Occidentaux appliquent la même recette: désamorcer les revendi