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Libération

A Colombes, l'été c'est comme d'habitude... en pire

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Si les médecins sont en vacances, les patients, eux, partent peu.
publié le 15 août 2001 à 0h24

Une porte fermée. En arrivant aux urgences de l'hôpital Louis-Mourier de Colombes (Hauts-de-Seine), le blessé se retrouve face à une double porte. Sans poignée. Pour accéder aux soins, c'est sonnette, infirmier, vigile. «Cette porte nous a sauvés. Tous les jours, on se faisait insulter. C'est l'agressivité des accompagnateurs qui montait, à cause de l'attente», explique l'agent de sécurité.

Mardi 7 août. «C'est pas le jour!, répète Lydie, la surveillante générale, on fait sas sur sas.» Le sas, c'est la pièce où sont traités les patients au «pronostic vital engagé», «la seule salle équipée comme dans le feuilleton à la télé», précise un médecin. Ce matin, une femme de 60 ans a été intubée après un choc septique, le coeur d'un autre s'est emballé jusqu'à l'infarctus. «Et on a eu une hémorragie cérébrale chez un homme de 34 ans. Il était venu parce qu'il avait une migraine intense. Le scanner a révélé un hématome à la base du crâne. En général, cela résulte d'un choc violent à la tête. Lui se souvient seulement d'avoir eu mal après une visite dans un parc d'attractions», raconte une infirmière.

«Un os qui bouge.» Les montagnes russes entre cas vitaux et bobos, moments de calme et de stress, c'est le quotidien. L'été aux urgences en banlieue, c'est comme le reste de l'année. En pire. Les 475 mètres carrés du service, occupés par huit box de consultation et huit lits d'hospitalisation de courte durée, ne désemplissent pas. «Dans le coin, les défavorisés ne partent pas en vacances»,