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Libération

Par ici la monnaie unique

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Erreurs et malentendus sont le lot des pionniers de l'euro. Florilège.
publié le 16 août 2001 à 0h25

Ce sont de petites mésaventures. Racontées depuis quelques semaines entre amis, entre collègues. Répétées à l'infini. Et dont le héros est l'euro. Lundi dernier, au guichet de la gare du Creusot. Du monde partout et un préposé efficace et courtois. «1467 francs» sourit-il. Du fond de son sac, le client sort des «chèques vacances», libellés cette année en euros par les comités d'entreprise. Dix tickets à 10 euros, ça fait cent euros, «mais ça fait combien cent euros?», demande le client. Ça, il ne sait pas dire, l'agent. Toujours gentil, il cherche de l'aide. En vain. «Six francs quelque chose», lance quelqu'un dans la queue. C'est justement le «quelque chose» qui l'embête, l'agent. Le client jette un oeil sur son journal, rubrique Bourse. Pas nécessaire. Voilà que l'agent se souvient que quelque part, dans sa machine, il y a un convertisseur. Une soustraction et il annonce la différence en francs français. Le client ne cherche pas à savoir si le compte y est, il avance ses chèques et sa Carte bleue. La queue soupire, le client respire.

Mauvaise touche. Au stand boissons et sandwiches des projections en plein air du parc de la Villette à Paris. Une dame n'a pas de sous, mais un carnet de chèques en euros. Est-ce qu'elle peut payer par chèque euro? Bien sûr, mais combien font en euros 68 francs? Dans la (longue) queue on s'impatiente. Quelqu'un a une calculette? Non. La division sur un bout de papier (68 par 6,55957) prend du temps. Et ça râle dans les rangs. Dans un restaurant