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Libération

Petit à petit, l'euro s'installe à la place du franc

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Le changement de monnaie entre dans les habitudes. La preuve: il entraîne déjà des dérapages de prix.
publié le 16 août 2001 à 0h25

A cent trente-huit jours du «Big Bang», l'euro commence à imposer son sigle sur les factures, les étiquettes de prix... Devenu «majeur», il prend l'ascendant sur le franc qui, dans certains magasins, est désormais traité en mode mineur. Le changement est sensible et au retour de leurs vacances, les Français vont se rendre compte que le compte à rebours s'est accéléré. Il conduira le 1er janvier 2002 à l'utilisation par 304 millions d'Européens (1) de l'euro comme monnaie unique, au taux pour les Français de 6,55957 francs.

Pour presser le pas et répondre à l'ambition gouvernementale, qui est d'obtenir que 70 % des paiements par chèque ou carte soient effectués en euros avant la fin de l'année, certaines banques ne délivrent que des carnets de chèques en euros. Et tant pis pour les réfractaires qui préféreraient attendre la date fatidique pour signer leur premier chèque en euros. Mais tant mieux pour les aventuriers ravis de tester la réaction des commerçants (lire page 3). A condition bien sûr de ne l'utiliser que sur le territoire national, car à la vue des frais que prélèvent les banques au titre des paiements transfrontaliers, l'enthousiasme des pionniers risque de retomber.

La valse des étiquettes est l'autre grande inquiétude. Officiellement, tant à Bercy qu'à la Banque de France, on affiche une grande confiance dans «l'esprit de responsabilité des industriels et des commerçants». Mais officieusement, on se prépare à lancer des limiers sur la piste des petits ou gros prof