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Libération

L'antiracisme piégé par le sionisme et l'esclavage.

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Le prochain sommet contre le racisme bute sur la mise au ban d'Israël et l'indemnisation de la traite.
publié le 17 août 2001 à 0h25

Plus que deux semaines avant l'ouverture de la Conférence mondiale contre le racisme de Durban, et nul ne sait encore si elle va tourner à la foire d'empoigne ou se terminer par un catalogue de bonnes intentions. Kofi Annan, le secrétaire général de l'ONU, ne pensait sûrement pas que le thème de cette conférence soulèverait des problèmes tels que les Etats-Unis en viennent à menacer de boycotter l'événement, ce qui porterait un rude coup à sa crédibilité. Les réunions préparatoires, destinées à mettre au point le document qui sera adopté à Durban, ont mis à jour des fractures profondes. La dernière réunion s'est achevée la semaine dernière à Genève, sans parvenir à un compromis.

Rapport de force. C'est la question du sionisme qui a déclenché la polémique la plus violente. Les pays arabes et musulmans, gonflés à bloc par l'Intifada, ont fait de l'assimilation du sionisme à «une forme de racisme» un cheval de bataille (1). Une position inacceptable pour les Etats-Unis et l'Europe qui considèrent qu'elle remet en cause l'existence même d'Israël. Face aux menaces de boycottage de Washington, les pays les plus modérés du groupe arabe, Egypte en tête, ont proposé des expressions comme «les pratiques racistes du pouvoir occupant» ou «la discri mination raciale contre les Pales tiniens». «Une formule mentionnera la situation des peuples sous occupation», assure un diplomate. Reste à savoir si Israël sera explicitement évoqué. «Cette question va être négociée jusqu'à la dernière minut