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Libération

Pour ou contre dédommager les Noirs.

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Aux Etats-Unis, l'indemnisation de l'esclavage refait débat.
publié le 17 août 2001 à 0h25

Washington de notre correspondant

Aux Etats-Unis, la discussion sur des réparations dues aux descendants d'esclaves n'est pas nouvelle. «Elle date de la fin de la guerre de Sécession, lorsque le général Sherman avait proposé de donner à chaque ancien esclave 20 hectares de terre et une mule», raconte David Bositis, spécialiste des questions raciales au Joint Center for Political and Economic Studies, à Washington. Le président Andrew Johnson et le Congrès américain en avaient alors rejeté l'idée. Depuis, elle revient de temps à autre à la surface, dans les slogans des mouvements noirs radicaux ou sous la plume d'intellectuels ou de juristes (1). Chaque année depuis 1989, un représentant démocrate du Michigan, John Conyers, dépose une loi pour que soit créée une commission chargée d'étudier la question. Sans grand succès jusque-là: seul un petit mouvement, N'Cobra (National Coalition of Blacks for Reparations in America), se bat sur le terrain des réparations.

Plainte collective. Depuis quelques mois, le débat reprend du poil de la bête. Plusieurs événements récents y ont contribué: l'indemnisation des «travailleurs forcés» du IIIe Reich, l'accord trouvé avec les banques suisses qui avaient recyclé les avoirs volés aux juifs par les nazis, le dédommagement, par le gouvernement américain, des Japonais maltraités dans des camps pendant la guerre...

En Californie, l'an dernier, une compagnie d'assurances, Aetna, s'est publiquement excusée d'avoir jadis assuré des propriétaires fonc