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Libération

Corse: Santoni assassiné, le plan Jospin en danger

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Le projet destiné à fournir un futur statut à l'île exclut préalablement toute violence.
publié le 18 août 2001 à 0h25

Il est un peu plus de 1 heure du matin, dans la nuit de jeudi à vendredi. En compagnie de son père, de sa compagne et de son neveu, François Santoni regagne sa voiture, une BMW grise. L'ancien secrétaire d'A Cuncolta Naziunalista quitte le mariage d'un ami à Monacia-d'Aullène (Corse-du-Sud). Le petit groupe s'apprête à rejoindre Gianuccio, le village de la maison familiale, à 7 km. Jean-René Tomasini, le marié, est monté lui aussi jusqu'à la route pour saluer ses hôtes. Tout est apparemment tranquille. Une trentaine de mètres en contrebas, quelque trois cents convives font la fête. François Santoni ouvre sa portière et se retourne pour embrasser son ami Jean-René. C'est à ce moment qu'éclate la fusillade. Le feu, en rafales de fusil d'assaut ­ probablement une AK47 Kalachnikov ­ ne dure que quelques fractions de seconde, mais une trentaine de projectiles percent le véhicule. Le ­ ou les ­ tireur s'est approché à quelques mètres de Santoni, qui n'a probablement que le temps de sortir son pistolet, un Beretta 7.65, sans pouvoir tirer. Cette arme sera retrouvée au sol, près de la voiture. Santoni tombe, atteint de treize balles de calibre 7.62, dont deux à la tête. Des portières claquent, une voiture disparaît dans la nuit.

Un médecin présent au mariage se précipite pour tenter de ranimer le blessé. En vain. Jean-René Tomasini est également blessé d'une balle dans la jambe. Les trois autres personnes qui accompagnent Santoni sont indemnes.

Protection. «Ils ne lui ont laissé aucun