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Libération
Portrait

Feu le marionnettiste.

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Santoni était un homme introduit. Il tirait beaucoup de ficelles.
publié le 18 août 2001 à 0h25

C'est son testament. Un legs oral d'une dizaine d'heures. François Santoni y parle peu de lui. Mais beaucoup des autres. Surtout de Jean-Michel Rossi, assassiné le 7 août 2000 à la terrasse d'un café de L'Ile-Rousse (Haute-Corse). Depuis ce jour, bien qu'il se défende d'une hypothétique vendetta, Santoni traquait sans cesse les meurtriers de son ami. Enregistré par son éditeur en vue de la publication, en juin, de son second livre (1), le quadragénaire corse désigne nommément les assassins de Rossi. Les auteurs de la sale besogne, comme leurs commanditaires. Faute de preuves concrètes, l'éditeur renoncera à publier les noms des uns comme des autres. Ce testament, les juges d'instruction de la 14e section du parquet de Paris l'ont en leur possession depuis plus de quatre mois. Le 11 avril, sur les coups de 6 heures du matin, agissant sur commission rogatoire des juges Bruguière et Le Vert, les policiers de la Division nationale antiterroriste (DNAT) saisissaient six cassettes audio au domicile parisien du journaliste Guy Benhamou, coauteur avec Santoni et Rossi d'un premier ouvrage intitulé Pour solde de tout compte (Ed. Denoël). Comme philosophe un enquêteur spécialiste de la lutte antiterroriste: «Les meurtriers de Rossi ont été plus rapides que Santoni. Ils l'ont buté avant qu'il ne les bute.» Une hypothèse confirmée par le nationaliste lui-même. Ces dernières semaines, il en était persuadé: «Ceux qui ont commencé le travail avec Jean-Michel veulent le finir avec moi.»

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