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Libération
Analyse

La cagoule ou le costume-cravate?

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Une guerre entre indépendantistes ruinerait le processus de Matignon.
publié le 18 août 2001 à 0h25

L'assassinat de François Santoni, pratiquement un an jour pour jour après celui de son ami Jean-Michel Rossi, rend-il «caducs» les accords de Matignon? Sur le papier, ce processus politique doit déboucher sur un nouveau statut pour la Corse. Mais son application est conditionnée au «rétablissement durable de la paix civile» sur l'île. La rafale de fusil automatique qui a fauché l'ancien leader du FLNC ramène à des temps pas si éloignés où les différentes factions du mouvement nationaliste corse réglaient leurs comptes l'arme au poing. A moins d'un an des prochaines échéances électorales, et alors que le débat parlementaire sur le futur statut de la Corse est loin d'être clos, le mort de Santoni, victime d'affrontements fratricides, démontre, pour les adversaires du processus en cours, qu'ils soient de droite ou de gauche, l'inanité d'un règlement politique incapable, selon eux, de mettre un terme à la violence. D'autant plus que, dans son dernier communiqué, le FLNC, officiellement toujours respectueux de la trêve qu'il a lui-même décrétée, revendiquait sept attentats, donnant ainsi l'impression qu'il pratique un cessez-le-feu à éclipses. Et que les indépendantistes, réunis début août à Corte pour leurs traditionnelles journées, poussaient un peu plus loin leur reven dication, en exigeant le regroupement des prisonniers insulaires sur l'île, leur amnistie et l'arrêt des poursuites contre les personnes recherchées. Y compris Yvan Colonna, le meurtrier présumé du préfet Erigna