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Libération

«Voyez ma bagnole de mafieux!».

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publié le 18 août 2001 à 0h25

Dans son repaire de Gianuccio, parmi les siens, François Santoni se croyait intouchable. De la maison familiale dominant la route qui mène au village, il était sûr «de voir venir» ceux qui voulaient attenter à sa vie. Et prêt aussi à les accueillir. Trois fusils de chasse bien alignés au mur, dont l'un avec une réserve de cartouches accrochées à la crosse par une bande Velcro, étaient parés pour toute éventualité. «Ma puissance de feu», plaisantait-il au lendemain des journées internationales de Corte, début août. «Si j'y étais allé, je suis sûr que j'aurais été bien accueilli. Même par ceux qui m'en veulent», ironisait l'ancien leader nationaliste autour d'une boisson fraîche servie par son père, lors d'un rendez-vous début août.

Au fait des derniers soubresauts qui agitent continuellement le petit monde de la clandestinité et informé par une ribambelle de personnes qui patientaient sur le seuil de la maison pour lui faire part de la dernière rumeur ou d'une information, Santoni affirmait que si le FLNC voulait faire la guerre «aux voyous» dans l'extrême sud de l'île, lui et les siens (ses quelques fidèles d'Armata Corsa) ne bougeraient pas le petit doigt. Il pointait du doigt les rivalités qui opposaient toujours dans la même région deux groupes distincts du front. Il prédisait aussi, à plus ou moins long terme, l'éclatement du regroupement de différents partis nationalistes au sein d'Indipendenza. Puis il montrait sa BMW, gris métallisé et immatriculée à Milan, alors que l