En matière de trafic automobile, les experts ont constaté la règle de la «demande latente de déplacements», selon laquelle, lorsque des infrastructures sont créées pour fluidifier la circulation (rocades, voies souterraines), au bout de quelques mois, les encombrements apparaissent à nouveau. «Toute offre nouvelle de déplacement crée un trafic induit. Les gens vont utiliser davantage leur voiture, changer d'itinéraire puisqu'on leur propose des axes moins congestionnés, emprunter leur véhicule aux heures de pointe», précise un expert du Centre d'étude sur les réseaux, les transports et l'urbanisme (Certu). Dans les années 60 et 70, on pensait que le périphérique et les voies sur berge éviteraient les embouteillages à Paris. On avait tort. La création des axes rouges par le maire Jacques Chirac avait transformé les grandes artères de la capitale en autoroutes congestionnées. La gauche les a supprimés.
L'échec de ces tentatives pour «adapter la ville à la voiture» a amené certains élus locaux à prendre le contre-pied de la politique du tout-automobile. Ainsi l'ancien maire de Strasbourg Catherine Trautmann a restreint la circulation en centre- ville et privilégié les transports en commun avec la création d'un tramway. Sans provoquer de bouchons. Car la loi de «demande latente de déplacements» joue aussi à l'inverse. «Lorsque l'on restreint l'offre, les gens s'adaptent. Ils prennent moins leur voiture, notamment aux heures de pointe, empruntent davantage les transports en commun