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Libération

Rue de Rivoli «civilisée», premier jour

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Usagers et chauffeurs de bus affichent leur satisfaction.
par Matthieu Écoiffier, Caroline STEVAN et Cédric MORIN
publié le 22 août 2001 à 0h27

Dans la rue de Rivoli «civilisée» par l'équipe Delanoë, tout dépend désormais de quel côté de la «banquette» on circule. Hier, 7 h 30. A droite du muret, le conducteur du bus 69 envoie un «cling cling» avant de doubler une grappe de vélos, enfin insouciants. Une cycliste toise la robe à volants d'une autre, qui roule à sa hauteur, sans peur. La voie est libre, royale. A gauche de la banquette, les voitures font du pare-chocs contre pare-chocs. Comme d'habitude sur cette artère historique, commerçante, et toujours encombrée. Sauf que l'embouteillage n'occupe plus que deux files au lieu de trois. Avec des motos qui passent juste dans l'interstice. «Y'a trop pour le bus. Ils ont fait ça trop large. Ils auraient dû empiéter sur le trottoir, déclare Marie-Claire, de sa Mobylette. Ceci dit, les mecs seuls dans leur bagnole, ça me révolte. On s'en est aperçu au moment des grèves de 1995, c'est des égoïstes!» «Le muret empêche les voitures de passer. J'aime les gros changements, je suis plutôt radical», lance un informaticien de 27 ans sur son vieux vélo. «C'est fabuleux. Bravo à notre maire d'oser aller si vite, car il va y avoir du mouvement», prédit une cycliste mère de famille.

L'enfer du samedi. A droite de la «banquette», pour la première fois depuis des années, les bus circulent normalement. «C'est cool. D'habitude à cette heure-là, c'était un vrai slalom: je déboîtais à droite et à gauche à cause des livreurs garés dans le couloir de bus. Là, c'est tout droit. C'est un gain d