Premier Conseil des ministres aujourd'hui après trois semaines de vacances. La rentrée de Lionel Jospin s'annonce difficile, avec Jacques Chirac en embuscade. Aux incertitudes économiques et sociales s'ajoute la reprise de la violence en Corse.
La croissance
Laurent Fabius est devenu étonnamment prudent en matière de prévision économique. Dans une interview au Nouvel Observateur, le ministre de l'Economie reconnaît avec humilité qu'«aujourd'hui, le rythme [de croissance] s'est réduit». L'an dernier à la même époque, le ministre construisait un budget appuyé sur une prévision de croissance de 3,3 %. Et le pronostic de l'Insee, qui évalue à seulement 2,3 % la croissance de l'économie française en 2001, pourrait bien s'amenuiser encore: certaines banques parlent déjà de 2, 1 ou 2 %. Le salut ne peut désormais venir que de l'extérieur et d'un hypothétique rebond de l'économie américaine. En attendant, les comptes publics se détériorent, puisque les recettes fiscales sont très dépendantes de la croissance. Selon le ministère des Finances, il manquait déjà 25 milliards de francs en juillet. Le gouvernement a résolu de ne pas freiner davantage l'activité en réduisant les dépenses, et, à Bercy, on croit fermement que les baisses d'impôt, palpables dès septembre, soutiendront la consommation et l'activité économique. Le déficit de l'Etat va donc enfoncer l'objectif de 186,65 milliards de francs affiché dans le budget 2001. Toute l'habileté des argentiers sera de faire en sorte qu'il re