Après quatre ans de travaux et 27 versions successives, la première convention internationale sur la cybercriminalité devrait être formellement adoptée durant la première quinzaine de septembre. Mis au point au Conseil de l'Europe avec le concours d'experts américains, canadiens et japonais, ce texte organise au niveau global la répression du «crime informatique», quelle qu'en soit la nature (piratage, pédophilie, etc.) et régularise l'usage de nouveaux outils d'investigation : «écoutes» des cybercommunications, téléperquisitions des ordinateurs...
Cette convention suffira-t-elle à transformer le «Far West électronique» (terme employé dans les communiqués du Conseil de l'Europe) en Etat de droit? Beaucoup en doutent, soulignant par exemple que la répression de la propagande raciste et xénophobe en ligne n'est traitée que dans un «protocole additionnel» auquel les Etats signataires ne seront pas obligés de souscrire. A l'inverse, le risque est grand de voir cette puissance de feu numérique se retourner contre les libertés publiques et individuelles, estiment 22 associations européennes, américaines, japonaises, australiennes et canadiennes, regroupées au sein du Global Internet Liberty Campaign (GILC). L'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe a elle-même souligné le «défi» posé par le traité en matière de protection des données privées.
Si les méfaits des pirates informatiques trouvent généralement un large écho, les dérapages de la technosurveillance par la puissance p